Il y'a un sujet qu'il me tient à cœur d'évoquer ici avec vous : c'est ce que je suis. Ce que je suis socialement en fait.
Parce que, quand on arrive dans une nouvelle ville, que l'on rencontre donc de nouvelles personnes la question qui vient tout de suite après : " Ah, vous venez du 93 ?? Et.... ça va ? " est " et qu'est ce que vous faisiez dans le 9-3 ? ( tout fiers de dire neuf-trois comme si je sortais du Bronx ). J'aimerai pouvoir répondre que je voyage de ville en ville, que mes lendemains sont incertains, et que ma vie comme une romance s'élance sur un air de chance, courant de bonheur en bonheur...
(Pour ceux qui ne l'ont pas, je vous invite à vous plonger dans la filmographie de Jacques Demy que j'adoooooore, tout autant que Michel Legrand)
Mais au lieu de ça jusqu'à maintenant je répondais : " Je suis fleuriste de formation, mais avant d'arriver à Blois j'étais formatrice pour des CAP , mais enceinte je ne pouvais pas travailler en arrivant ici, du coup bla-bla-bla " un flot continu de paroles sortait de ma bouche comme si je devais justifier le fait de ne pas travailler et celui que je ne vais pas travailler cette année non plus.
Je vous vois venir, vous vous dites " encore une qui va nous dire que rester à la maison avec ses enfants c'est vraiment l'idéal pour eux gna-gna-gna". Vous vous trompez ! Je vais juste essayer par cet article, d'assumer un peu plus ce que je suis socialement cette année : une femme au foyer. Je n'aime pas le terme de "mère au foyer " qui semble indiquer que je serai juste bonne à m'occuper des marmots, et m'assurer que la maison soit impeccable avant que le mari ne rentre mettre les pieds sous la table.
Cette année encore nouveau déménagement, nouvelle ville, nouvelles personnes et donc de nombreux : "Et qu'est ce que vous faites ? " . Auxquels,si je veux espérer copiner il va falloir que je réponde. Et je ne sais toujours pas comment formuler " ce que je fais ".
Plusieurs hypothèses :
-"Je glande devant la maison des maternelles jusqu'à 10h, ensuite je regarde Modern Family jusqu'à 13 puis les téléfilms de la 6 et c'est déjà l'heure du bain pour les garçons ! "
Au risque de m'attirer les foudres ( et à juste titre ) des mamans qui bossent de 8h à 19h et qui enchaînent avec les bains,dîners, lessives....
-" Je m'occupe de Prem's et Deuz ! Ça me demande beaucoup de temps et d’énergie. Je suis épuisée le soir, entre les gommettes, la pâte à modeler, et la peinture je suis é-rein-tée ! Mais heureusement aujourd'hui j'ai trouvé le temps de faire 15 jours de petits pots pour Deuz. Netflix ??? Ah non,non chez nous, pas d'écrans avant 3 ans.... ( menteuse !!!! )
-" Je ne travaille pas. Je m'occupe des garçons. Franchement des fois ça me pèse, et j'en vendrai bien un des deux, mais j'ai aussi conscience que c'est un luxe de pouvoir passer autant de temps avec eux. Sinon vous avez vu la vente privée Hipp ?" .
Voilà ce que je ressens vraiment. Si on m'avait dit un jour que je ne travaillerai plus pour m'occuper de ma progéniture j'aurai dit " Ah ah ah !! Mais jamais de la vie ! " et puis finalement les choses font que c'est ce qu'il y'a de mieux ( par là entendez de plus économique ) pour notre petite famille. C'est un choix que nous faisons, mais qui s'impose aussi à nous.
Je vais vous raconter ce qu'a été mon quotidien cette année :
J'ai tout fait pour que les garçons soient bien ; parce que je culpabilisais d'avoir enlever Prem's de chez sa nounou qu'il aimait tant, de l'avoir éloigné géographiquement d'une partie de la famille, et notamment de son cousin qu'il idolâtre, et de lui imposer Deuz qui allait voler un peu de mon cœur qui était tout à lui. On sortait matins ET après-midi, de longues balades, du manège , du vélo, la trottinette, la bibliothèque, entre deux le ménage, les lessives ( oui parce que je m'étais aussi convaincue que comme je ne bossais pas, il fallait que l'appart' soit nickel en permanence ).
Et finalement on s'est installé dans une routine qui commençait à me peser, l'impression de faire toujours les mêmes choses, des journées qui des fois me paraissaient interminables, des garçons globalement sympas mais des fois aussi ingérables ( comme par hasard ça tombait le jour où je recevais un appel de mon banquier pour me dire que ça fait trop longtemps que je suis à découvert, jour où j'étais en promenade sans poussette, et que Prem's décide qu'il ne fera plus un pas, se roule sur le trottoir en hurlant, vous visualisez ?)
Mais je ne veux pas avoir à rougir ou à taire le fait que quand le mari rentre et bien je suis bien contente qu'il prenne le relais avec les garçons et là encore j'ai de la chance car il aime ça ! ( il repasse aussi ses chemises tout seul !! Je ne sais même pas où est rangé le fer à repasser...)
Bref ce dont j'ai pris conscience c'est qu'il fallait que je pense plus à moi. Franchement, depuis notre départ de la région parisienne, socialement, c'était un peu le désert de Gobi, mis à part un couple devenu de très bons amis, ( big up à vous rue de la Vilette) rien d'extraordinaire. Quelques rencontres au parc grâce à mes techniques tirées par les cheveux, de quoi causer de la pluie et du beau temps quoi.
Mais les choses doivent être différentes ( il en va de ma santé mentale ). Je veux rencontrer du monde, pouvoir n'avoir qu'à faire un SMS pour rejoindre des copines au troquet du coin, me mettre au sport ( parce que là, 2 grossesses en 2/3 ans + mon attirance pour tout ce qui est crémeux, gras ou alcoolisé bonjour les dégâts....), accorder plus de temps à la couture, proposer mes services pour la décoration d'événements, et découvrir tous les trésors de ma future nouvelle ville !! ( y'a le Monoprix mais pas que dans la vie !).
Je suis remontée à bloc pour repartir d'un nouveau pied, et le dire ici me donne une contenance supplémentaire, une raison de plus pour que les choses se passent mieux.
" Ce que je fais ? Je m'occupe de mes enfants.... Mais pas que ! "
Et vous ? Plutôt working mum ? Happy housewife ?
Et vous ? Plutôt working mum ? Happy housewife ?
Allez zou, maintenant je retourne à mes cartons, le déménagement est prévu ce week-end !
J'adore! Je ne suis pas dans "ta situation" mais je te félicite car moi parfois un week end avec mon enfant (pour l'instant unique) me fatigue plus qu'une semaine de boulo 😁. cependant dans ma vie d'infirmière liberale (entendez journées de 12h de boulo, travail les week-end....) j'entend des patients me dire que ce n'est pas moi qui élève/éduque mon fils mais la nounou! 😥 ça fait très mal d'entendre ça! J'ai tout de même 15 jours de repos par mois et parfois plus si je veux avec lui! Il faut que ce genre de commentaire me passe au dessus mais bon... J'ai quand même l'impression que c'est moi et son père qui l'eduquons 😊
RépondreSupprimerTu devrais envoyer bouler tes patients qui ont le toupet de te dire que tu ne t'occupes pas de ton garçon alors que tu es à leur chevet ! J'ai retravaillé après la naissance de Marceau, j'ai donc été dans les 2 cas de figure, et je n'ai pas l'impression de m'être moins bien occupé de Marceau quand je travaillais ! C'était différent ! Le temps passé ensemble était encore plus précieux et donc peut être plus qualitatif ! Alors ne te formalise pas et sois fière de toi, gérer un boulot très prenant et ton mini, moi je dis bravo !
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